Ontologies du devenir

Présenté par : Jean Delahousse  

Le temps passe, les objets du monde évoluent. Comment en tenir compte dans les graphes de connaissance ?

La description d’un domaine nécessite souvent de tenir compte du temps qui passe et de l’évolution des objets décrits : un concert est présenté dans un programme avant d’être joué [1], un projet législatif évolue au gré des amendements au parlement européen [2], les programmes éducatifs changent d’une année sur l’autre [3], la liste des pays change au fil des événements politiques, un pokémon subit des évolutions [4], une mission est planifiée, confiée et réalisée par une organisation, les paramètres médicaux d’un patient varient, la cellule se transforme et se divise, le goût du vin évolue avec le temps, l'organigramme de l’entreprise change....

Les ontologies, qu'elles soient philosophiques ou informatiques, se sont souciées de décrire un monde figé où les objets du monde, leur classification, la valeur de leurs propriétés sont immuables. Pourtant nous avons besoin chaque jour de décrire des ressources dans leur dynamique, dans leurs changements continuels. Certains philosophes ont réfléchi à cette problématique [5], certaines ontologies ont pris en compte ce besoin, mais en général de manière partielle.

Dans un premier temps nous discuterons des différents besoins liés à l’évolution de la descriptions des ressources dans un graphe de connaissance :

  • Souhaitons- nous conserver la trace des évolutions d’une ressource mais n’utiliser qu’une représentation du domaine à un instant t ?
  • Voulons-nous interroger l’état du domaine à différents points temporels ?
  • Avons-nous besoin d’une représentation continue de l’évolution de la description des ressources ?

Pour chaque besoin nous présenterons les différentes manières qui ont été proposées ou sont envisageables pour modéliser l’évolution des ressources dans un graphe de connaissance.

Dans un second temps nous examinerons comment les ontologies de base; dublin core, skos, org, event, frbr, foaf, répondent, ou ne répondent pas à ces différents besoins de descriptions évolutives. Nous examinerons brièvement les limites que chacune présente et proposerons des pistes d’évolutions pour qu’elles deviennent des “ontologies du devenir”.